Les travailleurs du secteur des jeux vidéo sont écrasés par les horaires excessifs et les bas salaires, selon une enquête mondiale sur l'industrie du divertissement numérique.
16.06.22
Une nouvelle enquête menée par UNI Global Union auprès des travailleurs du secteur des jeux vidéo dans 29 pays confirme queles bas salaires (66 %), les horaires de travail excessifs (43 %), les avantages sociaux insuffisants (43 %) et la discrimination et/ou le harcèlement sexuel sur le lieu de travail (35 %), entre autres problèmes liés au travail, sont les moteurs de l'insatisfaction des employés et de leur désir de former un syndicat sur le lieu de travail.
Selon le nouveau rapport d'UNInouveau rapportla grande majorité des personnes interrogées (79%) se disent favorables ou très favorables à la syndicalisation de leur lieu de travail.
Les bas salaires sont le problème le plus souvent cité par les personnes interrogées qui signalent un ou plusieurs problèmes sur leur lieu de travail (66 %). Un nombre important de femmes et de personnes non binaires interrogées ont déclaré que la discrimination sexuelle était un problème sur leur lieu de travail. Près de la moitié des femmes (46%) et 43% des répondants non binaires qui ont identifié des problèmes sur leur lieu de travail ont déclaré que la discrimination sexuelle était un problème.
"Ce rapport novateur révèle des tendances mondiales d'insatisfaction récurrente des employés qui font que le travail dans l'industrie des jeux est injuste, inégalitaire et insoutenable pour de nombreux travailleurs", a déclaré Christy Hoffman, secrétaire générale de UNI Global Union. "Les travailleurs des jeux vidéo viennent à Berlin pour délivrer un message fort aux titans du secteur : il est temps de se battre pour nos droits - nous allons nous syndiquer. "
Ces résultats ont mobilisé les travailleurs du secteur des jeux vidéo du monde entier, qui ont décidé de s'unir dans une campagne mondiale pour relever les normes et garantir des heures et des conditions de travail sûres dans le monde entier. Des représentants de ves syndicats de travailleurs des jeux vidéo de 20 pays se réuniront à Berlin les 16 et 17 juin pour discuter des efforts internationaux visant à organiser et à renforcer le pouvoir des travailleurs dans le secteur en pleine expansion du divertissement numérique.
"Il ne fait aucun doute que les travailleurs de l'industrie du jeu vidéo veulent du changement. Comme nous venons d'en être témoins chez Activision Blizzard, le pouvoir durable des travailleurs ne vient que lorsqu'ils s'unissent pour organiser un syndicat, a déclaré Sara Steffens, secrétaire-trésorière, Communications Workers of America (CWA). "Les travailleurs de ce secteur transforment l'industrie en se serrant les coudes et en luttant pour ce qui est juste."
Le secteur des jeux vidéo est l'une des industries du divertissement qui connaît la croissance la plus rapide, avec des revenus approchant le demi-billion de dollars au niveau mondial d'ici 2028 - dépassant les revenus prévus pour l'industrie mondiale du film et de la vidéo. Les entreprises de jeux vidéo sont devenues des employeurs massifs, avec une main-d'œuvre de plus de 330 000 travailleurs en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, y compris dans les marchés de jeux vidéo émergents comme l'Inde. Ces dernières années, les travailleurs du secteur des jeux vidéo se sont élevés contre les conditions de travail dans l'industrie, notamment les bas salaires, les avantages insuffisants, le recours généralisé aux heures supplémentaires obligatoires ou "crunch", et les cultures de travail où règnent le harcèlement et la discrimination.
Les travailleurs ont également commencé à former et à rejoindre des syndicats, notamment chez Nexon et Smilegate en Corée du Sud, Paradox Interactive en Suède, les studios d'Ubisoft en France et, plus récemment, Raven Software d'Activision Blizzard aux États-Unis.
Ce rapport a été commandé par UNI Global Union pour servir d'outil aux travailleurs et à leurs syndicats afin de comprendre le paysage de l'industrie du jeu vidéo et l'expérience des travailleurs du jeu, ainsi que les possibilités de réforme légale et réglementaire pour améliorer les conditions de travail et le pouvoir de négociation des travailleurs.
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Représentant plus de 20 millions de travailleurs dans 150 pays, UNI Global Union et UNI Europa sont animés par la responsabilité de veiller à ce que les emplois de compétences et de services soient des emplois décents et que les droits des travailleurs soient protégés, notamment le droit à la représentation syndicale et à la négociation collective.
