« Le 1er mai est le jour où nous célébrons nos luttes et nos victoires, et où nous renouvelons notre engagement à nous battre pour un monde meilleur », a déclaré Christy Hoffman, Secrétaire générale d’UNI Global Union.
Le 1er mai 2020, il n’y aura pas de grandes manifestations, de protestations ou de rassemblements, mais cela ne signifie pas que le COVID-19 a réduit les syndicats au silence, loin de là. Les syndicats du monde entier se connecteront en ligne le 1er mai, et au cours des derniers mois, ils se sont montrés plus importants que jamais.
Aux quatre coins du monde, les syndicats se sont battus 24 heures sur 24 pour protéger la sécurité des travailleurs et leurs revenus pendant la pandémie.
« Dans de nombreux cas, la représentation syndicale a été le facteur déterminant pour que les travailleurs bénéficient de conditions de travail sûres, aient accès à un salaire plus élevé pendant une période d’inactivité et soient en mesure de conserver leur emploi », a affirmé C. Hoffman. « Tout le monde a pu le constater, les négociations collectives et les syndicats sont bénéfiques pour les travailleurs et pour la société. Les syndicats doivent faire partie intégrante de la relance post-Covid-19. »
Malheureusement, les attaques menées depuis des décennies contre les syndicats font que bien trop peu de travailleurs jouissent des avantages de la représentation syndicale.
La crise a également mis en évidence le risque que représente, pour l’ensemble de la société, une économie inégale, qui laisse beaucoup trop de personnes vivre dans la précarité, sans épargne, sans filet de sécurité ou sans protection sociale. Il n’est pas possible de rester chez soi et de s’isoler quand on n’a pas droit à un congé rémunéré, ni même, dans certains cas, à des soins de santé. Dans l’économie informelle, et dans de trop nombreuses parties de l’économie formelle, ceux et celles qui ne travaillent pas, ne mangent pas.
Ce sont autant de problèmes qui doivent être abordés alors que nous nous acheminons vers la reprise économique.
« Les occasions de transformation radicale ne se présentent pas souvent », a indiqué C. Hoffman. « Saisissons ce moment pour réclamer un changement de cap au niveau mondial. Le monde va dépenser des billions pour sortir de cette crise économique. La manière dont nous allons dépenser cet argent et réglementer dans la période post-COVID déterminera si nous inversons la tendance à l’inégalité ou si nous l’aggravons. Il y a un choix à faire ».
L’un des principaux objectifs de la relance sera de fournir des emplois de qualité de sorte que les multinationales doivent jouer leur rôle pour assurer l’avenir économique de toute leur main-d’œuvre, y compris dans la chaîne d’approvisionnement.
Voici trois étapes essentielles qui pourraient nous guider vers un avenir plus juste et nous aider à construire un monde meilleur :
- Elever le niveau. Tout le monde – y compris les travailleurs de l’économie informelle – doit bénéficier d’une protection sociale, y compris de congés de maladie payés, de soins de santé, et d’un salaire suffisant pour vivre. Et nous devons réinvestir dans les services publics, notamment dans les soins de santé.
- Promouvoir la négociation collective. Le monde a besoin de politiques gouvernementales actives, notamment en matière de dépenses et d’achats, pour soutenir les négociations collectives dans tous les secteurs, et de la responsabilité des employeurs de bout en bout, tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
- Mettre un terme à la cupidité au sommet. Tout d’abord, cela signifie limiter la rémunération et les primes des PDG, les rachats d’actions et les versements de dividendes aux entreprises qui demandent un renflouement. Nous avons besoin d’un système d’imposition équitable garantissant que les entreprises et les personnes ultra-riches paient leur juste part. Et nous devons limiter les monopoles numériques.
Au sortir de cette terrible crise, nous avons la possibilité de construire une économie verte et inclusive. Et nous ne pouvons le faire que dans la solidarité. Bon 1er mai!