Une conférence organisée à Madrid au début du mois a rassemblé des syndicats internationaux du monde des médias, du divertissement et des arts afin d'aborder les défis auxquels sont confrontés les free-lances et les travailleurs indépendants dans le secteur, ainsi que la manière de surmonter les obstacles auxquels les syndicats sont confrontés dans l'organisation de ces travailleurs. 

La réunion des 8 et 9 juin, à laquelle participaient UNI Global Union, la Fédération internationale des acteurs, la Fédération internationale des musiciens et la Fédération européenne des journalistes, était l'aboutissement d'un projet européen de trois ans sur les travailleurs atypiques du secteur.

Dans de nombreux pays, les travailleurs indépendants du secteur ne sont pas légalement autorisés à s'affilier à un syndicat ou le droit de la concurrence empêche les travailleurs de se réunir pour négocier collectivement.

Toutefois, la conférence a abordé les nouvelles lignes directrices de l'UE sur les négociations collectives pour les travailleurs indépendants, qui éliminent l'obstacle du droit européen de la concurrence et permettront aux syndicats de défendre les intérêts de ces travailleurs et de mener des négociations collectives en leur faveur. Les fédérations mondiales ont été consultées lors de l'élaboration de ces lignes directrices.

Un élément clé de la conférence était de déterminer les meilleures stratégies pour s'engager efficacement auprès des travailleurs atypiques, en particulier par le biais des moyens numériques, et de veiller à ce que leurs droits et leurs intérêts soient représentés.

De nouvelles recherches, présentées lors de la conférence et dont la publication est imminente, ont mis en évidence les effets de la numérisation et des nouvelles méthodes de travail sur les travailleurs atypiques, en particulier l'impact des médias sociaux sur les revenus et les conditions de travail dans l'industrie, ainsi que le transfert d'une grande partie de la production vers des plateformes de diffusion en continu.  

Le projet de l'UE comportait un important volet de formation, qui a permis aux syndicats participants de bénéficier d'une formation individuelle sur mesure sur la syndicalisation des travailleurs atypiques. Cela leur a permis de renforcer leurs capacités et leurs ressources, et la conférence a entendu des rapports sur des campagnes réussies et sur la croissance des syndicats.

"Le fait de pouvoir collaborer avec nos organisations sœurs sur plusieurs projets nous a permis d'approfondir les questions relatives aux travailleurs atypiques et d'aborder les changements dans l'environnement de travail", déclare Johannes Studinger, responsable du secteur des médias, du divertissement et des arts d'UNI. " Nous nous réjouissons de poursuivre notre partenariat à l'avenir afin de tirer parti de nos succès et d'affiner nos stratégies communes".