Les affiliés d’UNI font campagne pour la ratification de la Convention 190 de l’Organisation internationale du Travail (OIT)
En ce 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, qui marque le début des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre, UNI Global Union se joint aux affiliés du monde entier qui redoublent d’efforts pour faire ratifier la Convention 190 et la Recommandation 206 de l’OIT.
La Convention, pour laquelle les syndicats se sont battus et ont obtenu gain de cause, est le premier traité international à reconnaître le droit de chaque personne à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement, y compris de violence et de harcèlement fondés sur le genre. À ce jour, elle a été ratifiée par neuf pays – où les syndicats ont ouvert la voie dans de nombreux cas – et d’autres pays devraient suivre.
La Secrétaire générale d’UNI Global Union, Christy Hoffman, a déclaré:
« En ce jour, nous disons : “Nous n’attendrons pas”. Nous devons inverser le cours de la violence dans le monde du travail, en particulier la violence à l’égard des femmes. La Convention 190 de l’OIT est l’outil pour y parvenir. Nous avons mené une campagne intensive pour obtenir cette convention et nous avons le devoir de veiller à ce qu’elle soit ratifiée et appliquée. Au vu de la montée en flèche de la violence et du harcèlement pendant la pandémie, nous devons à nos membres, qui sont en première ligne des abus dans les secteurs des services, de continuer à lutter pour un lieu de travail sûr. »
La Convention 190 de l’OIT porte sur la violence dans l’ensemble du monde du travail, y compris le travail à distance et les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, ainsi que sur la violence exercée par des tiers, notamment les clients.
En Suède, une enquête menée par le syndicat Handels, affilié à UNI, a révélé que 28 % des femmes travaillant dans le commerce de détail avaient été victimes de harcèlement sexuel de la part d’un tiers au cours des 12 derniers mois, contre 4 % des femmes sur le marché du travail en général. Handels inclut désormais, dans ses conventions collectives, des clauses pour prévenir ces abus.
La Cheffe d’UNI Egalité des chances, Veronica Fernandez Mendez, a souligné la nécessité de faire usage de la Convention dès maintenant:
« Même si la Convention n’a pas été ratifiée dans un pays précis, nous, les syndicats, devons veiller à ce que son esprit soit intégré dans nos négociations et nos conventions collectives. La Convention 190 et la Recommandation 206 sont des outils que nous devons commencer à utiliser pour éliminer, une fois pour toutes, la violence et le harcèlement dans le monde du travail. »
Dans le cadre d’une journée mondiale d’action pour mettre fin à la violence dans le commerce de détail, les affiliés d’UNI Commerce ont adopté une déclaration la semaine dernière, appelant les gouvernements et les détaillants à agir pour mettre fin à la violence et au harcèlement dans le commerce. Les syndicats du commerce, USDAW au Royaume-Uni, UA Zensen au Japon et SDA en Australie, mènent des campagnes novatrices pour mettre fin à la violence à l’encontre des travailleuses et travailleurs du commerce dans leur pays.
La C190 de l’OIT reconnaît également que la violence domestique, qui a explosé pendant la pandémie, est un problème qui touche le lieu de travail et préconise des mesures pour protéger les victimes, notamment contre le licenciement.
En Afrique du Sud, l’affilié d’UNI, SACCAWU, a lutté becs et ongles pour la ratification de la C190 de l’OIT, qui a été approuvée par le Parlement en septembre 2021.
La Présidente mondiale des femmes d’UNI, Patricia Nyman, du syndicat affilié SACCAWU a déclaré:
« Selon notre expérience à ce jour, le processus de ratification et de mise en œuvre nécessite une participation et un militantisme de la base, un engagement et un leadership féministe pour que la convention ne devienne pas une énième norme internationale stérile, mais qu’elle change le monde du travail au profit des travailleuses. »
Pendant les #16 prochains jours d’activisme contre la violence de genre qui s’achèveront par la Journée des droits humains le 10 décembre, UNI demande instamment à ses affiliés de:
- Faire activement campagne pour la ratification de la C190 dans leur pays
- Sensibiliser et promouvoir la formation syndicale auprès des adhérents syndicaux et de la société en général à l’aide des outils disponibles
- Se mobiliser autour de la question de la violence et du harcèlement dans le monde du travail
- Créer des alliances avec d’autres syndicats, des centrales nationales et des ONG pour éliminer la violence et le harcèlement au travail
- Développer des structures prônant la ratification