Pour saluer des succès sans précédent, UNI Information, Communications, Technologie et Services (ICTS) a décerné son tout premier prix de syndicalisation aux travailleurs de la TI en Roumanie, aux travailleurs des centres de contact en République dominicaine et aux employés des télécommunications au Bangladesh.
Des représentants du syndicat roumain SITT (Sindicatul IT Timisoara), de SITRATEL-FEDOTRAZONAS en République dominicaine et du Grameenphone Employees Union (GPEU) au Bangladesh ont accepté ces prix. Les trois groupes ont fait preuve de détermination et de courage pour défendre les droits des travailleurs dans des circonstances difficiles.
« Les progrès réalisés par ces syndicats montrent ce qu’il est possible de faire à force de persévérance et de solidarité », a déclaré Teresa Casertano, cheffe d’UNI ICTS. « Leur message est clair : quel que soit votre employeur et où que vous soyez dans le monde, les travailleurs peuvent gagner quand ils ont une solide stratégie et une détermination sans faille. »
SITT transforme le secteur de la TI en Roumanie
Parti d’une petite base de travailleurs d’Alcatel-Lucent en 2009, le SITT a connu une croissance rapide au cours des dernières années, en obtenant des avancées pour des milliers de travailleurs de sociétés technologiques mondiales et nationales, où il n’existait auparavant aucun syndicat dans le secteur TI du pays. Le SITT a réalisé des progrès dans des domaines clés comme les salaires et les avantages sociaux, les horaires flexibles et la protection sociale dans le secteur des technologies de l’information du pays.
« Beaucoup de nos membres n’avaient aucune expérience syndicale antérieure, mais grâce au travail d’équipe, à de nombreuses conversations individuelles et à des actions collectives, nous avons pu faire des avancées dans notre secteur et faire la preuve du pouvoir collectif des travailleurs de la TI en Roumanie » a déclaré Florentin Iancu, Président du SITT. « Notre but n’est pas seulement d’apporter des améliorations au niveau de l’entreprise, mais aussi d’obtenir un accord sectoriel qui relèvera les normes dans notre secteur. »
SITRATEL-FEDOTRAZONAS syndique sans crainte
Après des années d’efforts soutenus et souvent douloureux pour former un syndicat chez Teleperformance en République dominicaine, SITRATEL-FEDOTRAZONAS a obtenu un accord de représentation qui permet aux travailleurs de s’organiser dans un climat exempt d’intimidation. Depuis la signature de l’accord avec le géant parisien des centres d’appels en avril 2018, quelque 1.000 travailleurs ont rejoint le syndicat, qui représente désormais la majorité des travailleurs de Teleperformance dans le pays.
« Après des années de lutte, nous sommes parvenus à un accord avec Teleperformance qui établit un solide précédent pour le secteur des centres de contact en République dominicaine », a déclaré Ygnacio Hernandez, Président de la fédération syndicale FEDOTRAZONAS à laquelle appartient SITRATEL. « Nous continuerons à faire pression pour de meilleurs emplois chez Teleperformance et au-delà afin de relever les normes pour les travailleurs dans tout le pays. »
GPEU l’emporte après 7 ans de lutte chez Grameenphone
Les travailleurs de Grameenphone, membres du GPEU, au Bangladesh, ont été confrontés au refus de l’employeur et du gouvernement d’enregistrer leur syndicat. Pendant sept ans, le syndicat a fait perdurer son organisation, a représenté les intérêts des travailleuses et travailleurs et a défendu les responsabilités d’un syndicat dans tous les sens du terme – en avançant des revendications unies et en tenant des manifestations au besoin, même sans avoir de reconnaissance formelle. La persévérance du GPEU a porté ses fruits et, en mars de cette année, il a été enregistré pour devenir le premier syndicat légalement reconnu dans le secteur des TIC au Bangladesh.
« Notre syndicat veille à ce que les droits humains soient respectés chez Grameenphone. Nous sommes restés unis pendant sept ans parce que nous savions à quel point les syndicats sont importants pour la sécurité de l’emploi et l’amélioration des salaires et des avantages sociaux », a déclaré Mia Masud, secrétaire générale du GPEU. « Mais nous constatons aussi que le fait d’avoir un syndicat est bon pour l’entreprise, et nous sommes convaincus que cela améliorera la productivité et la performance à long terme. »
En plus de la reconnaissance internationale, les lauréats ont reçu une cloche de vache en guise de symbole pour montrer que les syndicats doivent parfois faire du bruit pour obtenir des résultats.
