14.04.23
Des investisseurs de toute la France se sont réunis fin mars pour discuter des raisons et des moyens de promouvoir le respect de la liberté d'association et de la négociation collective. L'événement, accueilli par Amundi, le plus grand gestionnaire d'actifs européen, dans ses bureaux à Paris, a été organisé par UNI Global Union et le Forum français pour l'investissement durable (FFI) et a rassemblé plus de deux douzaines d'investisseurs, dont de nombreux acteurs européens de premier plan.
Les organisateurs de l'événement ont mis en avant le rapport récemment publié "Prospérité partagée : The investor case for Freedom of Association and Collective Bargaining", qui explique comment la valeur est créée lorsque les travailleurs exercent leurs droits. Les concepts clés de l'étude comprennent la mise en œuvre d'une diligence raisonnable en matière de droits de l'homme à l'échelle de l'entreprise, l'amélioration de la santé et de la sécurité au travail, et la diversification et l'intégration des lieux de travail. L'étude fournit également des recommandations sur la manière dont les investisseurs devraient intégrer ces considérations dans leurs pratiques d'engagement et de gestion avec les entreprises bénéficiaires.
Pour souligner ce point, un panel d'investisseurs - composé de représentants d'Amundi, de Groupama AM et d'OFI Invest Asset Management - a présenté des exemples concrets d'actions menées en faveur de la liberté d'association et de la négociation collective dans le cadre de leur gestion, ainsi que les enseignements qu'ils ont tirés de ces expériences.
La discussion a mis en évidence les avantages financiers et matériels pour les investisseurs de s'engager en faveur des droits des travailleurs, mais aussi les risques - financiers, de réputation, opérationnels, réglementaires et autres risques juridiques - de ne pas le faire. En particulier, la discussion a mis en lumière la manière dont les investisseurs cherchent à surmonter l'identification et l'influence des entreprises présentant des risques systémiques en matière de droits des travailleurs avant qu'ils ne deviennent des risques matériels.
Un employé d'un entrepôt d'Amazon en Californie a montré l'importance d'entendre directement les travailleurs. Il a parlé des risques graves pour la santé et la sécurité, notamment de l'exposition à la chaleur et d'une culture de sous-déclaration, ainsi que de l'importance de l'organisation des travailleurs pour résoudre ces problèmes. Les investisseurs ont été encouragés à s'engager avec les syndicats pour accéder à ces informations, qui vont au-delà de ce que les investisseurs reçoivent des entreprises et des audits sociaux soutenus par les entreprises.
"Comme nous l'avons vu dans le cas des entreprises françaises ces derniers mois, les problèmes liés aux conditions de travail sont souvent exacerbés lorsque les syndicats ne sont pas présents sur tous les sites ou dans toutes les zones géographiques où l'entreprise est implantée. Cela entraîne non seulement un risque de réputation pour les investisseurs qui y sont exposés, mais aussi un risque financier réel", a déclaré Marie Marchais, responsable de l'engagement au FIR.
"Nous nous réjouissons de l'intérêt des investisseurs et de l'élan grandissant en faveur des droits des travailleurs", a déclaré Lisa Nathan, conseillère principale d'UNI en matière d'engagement des investisseurs. "Nous encourageons tous les investisseurs désireux d'en savoir plus sur ce sujet à nous contacter.
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