Un rapport fait état de discriminations à l'encontre des Afro-Colombiens et des LGBTI+ dans le secteur du commerce et des TIC en Colombie

Le 29 novembre à Bogota, UNI Americas et ses affiliés colombiens Unión Comercio, Sintrasodimac et Utratics ont lancé un nouveau "Rapport sur les perceptions de la discrimination au travail à l'encontre des travailleurs afro-colombiens et LGBTI+ dans le secteur du commerce et des TIC".  

Le document analyse les expériences de plus de 500 travailleurs, recueillies dans le cadre d'une enquête lancée en avril, et évalue les conditions de travail dans les secteurs du commerce et de l'ICTS, en se concentrant sur les aspects de la discrimination à l'encontre des travailleurs appartenant à la population LGTBI+. En outre, il cherche à identifier des éléments qualitatifs concernant les processus de discrimination auxquels sont confrontés les travailleurs en raison de leur origine ethnique ou raciale ou de leur identité sexuelle ou de genre.

Les deux secteurs emploient un nombre important de travailleurs LGBTI+, et l'étude aborde également les types de violence et de discrimination auxquels ces travailleurs sont confrontés. Elle reconnaît, par exemple, que l'humour a été un moyen d'exprimer la violence à l'égard de ces travailleurs. En outre, la violence découle des préjugés : les personnes afro et issues de la diversité sont rendues invisibles et cachées, ce qui témoigne de la manifestation d'un racisme institutionnalisé. 

"Lorsque je suis dans le rayon et qu'il y a des clients ou qu'ils vont ouvrir le magasin, mon patron m'ordonne d'entrer dans l'entrepôt et d'y rester jusqu'à la fin de mon service, il me dit de ne pas partir parce que je donne une mauvaise image", raconte le témoignage d'un travailleur afro-colombien. 

 Un point clé des résultats est la forte proportion de répondants à l'enquête qui ont exprimé leur intérêt à en savoir plus sur la discrimination, le harcèlement et la violence à l'encontre des personnes s'identifiant comme faisant partie de la communauté LGBTI+ ou comme Afro-Colombiens. De même, près de la moitié des personnes ayant répondu à l'enquête ont indiqué leur soutien et leur intérêt pour la défense et la reconnaissance des droits du travail et des droits syndicaux de ces groupes. 

 Les travailleurs interrogés ont fait preuve d'une grande acceptation et d'une haute opinion des syndicats. Les personnes interrogées reconnaissent le pouvoir des syndicats à contribuer à la création d'environnements sûrs et protecteurs. Cette reconnaissance ouvre la voie à des actions syndicales visant à promouvoir et à exiger des lieux de travail respectueux, exempts de discrimination et de violence. 

 "Le syndicalisme est fondé sur la solidarité ; si nous travaillons ensemble, nous sommes plus forts. Nous sommes très heureux qu'UNI Americas ait lancé ce processus, car la visibilité est la première étape", a déclaré Peter Mekers, secrétaire du réseau FNV Rainbow, l'organisation qui a financé ce projet. 

 "Il s'agissait d'un effort pilote, et nous avons réalisé cette étude pour découvrir comment les personnes afro et LBGTI+ font face à des situations de discrimination et d'exclusion, dans le but de les transformer en demandes, que les syndicats peuvent ensuite transformer en nouveaux droits par le biais de la négociation collective", a déclaré Andrea García, coordinatrice du département de l'égalité des chances pour les Amériques.  

 "Les affiliés d'UNI font partie du groupe qui a travaillé sur la ratification, afin de continuer à faire pression pour la ratification de la Convention 190. Il s'agit d'un engagement de tous les secteurs à créer des environnements sûrs, exempts de violence et de harcèlement pour tous les travailleurs". 

Le rapport est en espagnol et peut être consulté ici.