TRACER UNE VOIE VERTE VERS UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE ET UN AVENIR À ZÉRO CARBONE NET D'ICI 2050

23.08.22

TRACER UNE VOIE VERTE VERS UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE ET UN AVENIR À ZÉRO CARBONE NET D'ICI 2050

Photo de couverture : L'hôtel Heritance Kandalama, au Sri Lanka, présente la piscine Kachchan qui se fond parfaitement dans les eaux du lac Kandalama, un réservoir d'irrigation qui aurait été construit par le roi Saddha Tissa (137-119 av. J.-C.), ce qui montre comment un développement économique réfléchi peut avoir lieu sans compromettre l'environnement et la conservation du patrimoine. Photo : J Priyalal.

La crise climatique : Un défi collectif

En 2021, près de deux cents pays ont adopté le pacte climatique de Glasgow lors du26e sommet de la Conférence des parties (COP26). La COP26 a considérablement révisé les engagements initiaux en matière de climat pris lors de l'accord historique de Paris de 2015, qui a vu les gouvernements accepter de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5C et de la maintenir "bien en dessous" de 2,0C par rapport à l'ère préindustrielle. Mais comme la température moyenne mondiale augmente déjà d'environ 1,1C, des mesures décisives doivent être prises si le monde veut éviter les impacts dangereux des conditions météorologiques extrêmes et de l'augmentation du niveau des mers. 

Le consensus scientifique international est que les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites à un niveau aussi proche que possible de zéro d'ici 2050, c'est-à-dire à un niveau net zéro. Cela exige des changements rapides, profonds et sans précédent dans tous les aspects de la société telle que nous la connaissons aujourd'hui. 

La région Asie-Pacifique est essentielle à la réalisation de l'objectif "zéro émission nette", puisqu'elle abrite quatre des dix premiers pays émetteurs de gaz à effet de serre (données 2020). Cependant, de nombreux pays de la région ne peuvent pas s'éloigner rapidement du modèle économique linéaire "prendre-faire-jeter" qui maximise la croissance au détriment de l'environnement. Certains sont également enfermés dans le modèle linéaire juste pour obtenir des revenus suffisants pour assurer le service de leur lourde dette internationale.  

L'économie circulaire, une voie à suivre

Il est urgent de s'éloigner du modèle économique linéaire actuel qui détermine les émissions chaque année.

Malgré les engagements mondiaux pris depuis la COP de 2015, les gaz à effet de serre mondiaux ont atteint un nouveau record en 2021, rebondissant encore plus haut après les creux induits par les verrouillages pandémiques en 2020. Une solution possible réside dans l'adoption du modèle d'économie circulaire caractérisé par le concept des 9 R : "Réemploi, réutilisation, réduction, reconception, réaffectation, refabrication, réparation, remise à neuf et recyclage. "

Le modèle propose une approche systématique qui combine les opportunités économiques tout en recherchant de meilleurs résultats environnementaux et sociaux. Les gouvernements s'éveillent au potentiel du cadre de l'économie circulaire pour encourager la compétitivité et développer des chaînes d'approvisionnement plus résilientes. Les entreprises pourraient également remodeler leurs opérations afin de réduire leur empreinte carbone tout en réduisant leurs coûts, en augmentant leurs revenus et en gérant les risques liés au climat. Les avantages du modèle d'économie circulaire peuvent également être complétés par l'"économie du partage", qui a été amplifiée par la croissance de l'économie numérique ces dernières années.  

Un partenariat pour une voie verte

La COP26 a défini quatre objectifs stratégiques pour garantir un taux net de zéro au niveau mondial : atténuation, adaptation, financement et collaboration. Dans le cadre des piliers "atténuation" et "adaptation", les gouvernements sont invités à actualiser leurs engagements déterminés au niveau national afin d'accélérer l'abandon progressif du charbon, de freiner la déforestation, d'accélérer le passage aux véhicules électriques et d'accroître les investissements dans les énergies renouvelables. 

Le réservoir Kulasinghe Moragahakanda au Sri Lanka est un projet polyvalent d'hydroélectricité et d'irrigation qui génère de l'énergie en utilisant l'eau de pluie récoltée. Crédit photo : J Priyalal

Ces plans ambitieux doivent être soutenus par des financements concrets. On estime qu'il faut au moins 100 milliards de dollars par an. La collaboration entre les institutions financières privées et publiques est essentielle pour garantir que les communautés les plus vulnérables du monde entier puissent accéder aux financements nécessaires à la mise en œuvre des actions d'atténuation de la crise climatique. Les institutions financières internationales (IFI) ont un rôle crucial à jouer pour que les besoins des populations et du climat soient pris en compte lors de la mise en place des plans de relance destinés à reconstruire les économies après la pandémie.

La Banque asiatique de développement (BAD) est un acteur indispensable des IFI dans la région Asie-Pacifique. 

La stratégie 2030 de la BAsD a souligné son engagement à lutter contre le changement climatique, à renforcer la résistance au climat et aux catastrophes, à améliorer la durabilité environnementale et à promouvoir le développement rural et la sécurité alimentaire. Plus important encore, la BAD s'engage également à renforcer la collaboration avec la société civile, y compris les syndicats, dans la conception et la mise en œuvre des projets soutenus par la BAD. Dans le même temps, les syndicats sont essentiels pour exiger des politiques gouvernementales qui s'attaquent à notre crise climatique, notamment en soutenant, promouvant et exigeant une transition juste vers une économie décarbonée où aucun travailleur n'est laissé pour compte.

L'organisation régionale d'UNI Asia & Pacific (UNI Apro), forte de ses 15 années d'engagement, est donc bien placée pour s'associer à la BAD afin de mener les conversations régionales par le biais de dialogues sociaux multipartites pour stimuler les discussions sur les opportunités de financement dans l'économie circulaire. Et grâce à ce partenariat, nous aurions une meilleure chance de réaliser concrètement les objectifs de zéro émission nette et la vision d'une Asie et d'un Pacifique prospères, inclusifs, résilients et durables.

Note : Cet article a été adapté d'un document conceptuel élaboré par UNI Apro Finance pour le Forum de la société civile de la 55ème réunion annuelle de la BAD. 

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