Augmentation de la syndicalisation des travailleurs du secteur de la technologie : Un coup de projecteur sur la conférence Labor.A à Berlin

La conférence Labor.A, organisée par la fondation syndicale allemande Hans-Böckler-Stiftung, s'est achevée à Berlin la semaine dernière, attirant l'attention sur le rythme accéléré de la syndicalisation dans le secteur technologique. Les participants, parmi lesquels d'éminents syndicalistes du mouvement syndical mondial et du monde germanophone, ont décrit 2023 comme une année charnière, marquée par une recrudescence de la syndicalisation dans le secteur technologique, de nombreux travailleurs s'étant regroupés en réponse aux restructurations d'entreprises et aux suppressions d'emplois. Cette recrudescence de la syndicalisation parmi les employés du secteur technologique a été motivée par la nécessité de faire entendre leur voix sur le lieu de travail et d'améliorer leurs conditions de travail.

Une voix pour les travailleurs

Phoebe Schmidt, membre du syndicat allemand des services unis ver.di, décrit l'expérience de la création d'un comité d'entreprise dans une entreprise de technologie à Berlin. En Allemagne, un comité d'entreprise est un organe légalement reconnu qui permet aux employés de participer aux processus décisionnels de l'entreprise. Phoebe a expliqué comment les politiques de retour au bureau de l'entreprise ont servi de catalyseur aux travailleurs pour initier la formation d'un comité d'entreprise.

"L'entreprise de mon partenaire a mis en place une politique de retour au bureau, mais elle a exigé un accord du comité d'entreprise pour la mettre pleinement en œuvre. Dans notre entreprise, nous n'avions pas de comité d'entreprise et il est devenu évident qu'ils nous demandaient notre avis sans vraiment prendre en compte nos opinions sur des questions telles que la flexibilité et le bien-être des employés.."

Élargissement du paysage syndical en Allemagne

Oliver Hauser, de la division technologique de ver.di à Berlin, a noté que la tendance à la syndicalisation et à la création de comités d'entreprise est évidente dans un certain nombre d'entreprises technologiques en Allemagne. Avec le soutien de ver.di, des travailleurs ont créé des comités d'entreprise dans des sociétés telles que N26, TikTok, Soundcloud et Spotify. Ces nouveaux comités d'entreprise s'ajoutent aux entités existantes déjà mises en place dans les entreprises technologiques SAP et IBM.

"Même si, dans de rares cas, un travailleur individuel peut avoir suffisamment de poids pour négocier lui-même certains aspects, tels que le salaire, les travailleurs ont beaucoup plus de poids lorsqu'ils négocient collectivement avec l'employeur.

Croissance de l'union technologique en Roumanie

Florentin Iancu, du syndicat roumain SITT, a parlé de la croissance du syndicat depuis qu'il a participé à sa création avec d'autres travailleurs d'Alcatel-Lucent en 2009. Les travailleurs roumains de la technologie d'entreprises telles qu'Accenture, Tech Mahindra et Wipro ont rejoint le SITT pour négocier des protections sociales contre les licenciements et des mesures de santé et de sécurité pendant la pandémie de COVID.

"Il est essentiel que les travailleurs soient en mesure de négocier collectivement, car les travailleurs individuels peuvent toujours être remplacés, externalisés ou sous-traités. Le deuxième point concerne l'envie des travailleurs de négocier et de s'exprimer sur leur lieu de travail. Bien sûr, les questions telles que le retour au bureau et le travail à distance sont importantes, mais la principale motivation des travailleurs qui s'organisent est d'obtenir un siège à la table et d'avoir une influence sur tous les aspects de leur travail.

Solidarité internationale

Adrian Durtschi, responsable du département d'organisation du syndicat UNI Global , a souligné l'importance de l'organisation internationale parmi les travailleurs de la technologie.

"Les employés de la technologie travaillent pour des entreprises qui ne connaissent pas de frontières ; les syndicats devraient eux aussi opérer à l'échelle mondiale. C'est pourquoi, à UNI, nous soutenons les travailleurs de la technologie qui s'organisent au niveau international - en Suisse, en Corée du Sud, au Kenya et partout dans le monde. Les travailleurs de la technologie qui s'organisent avec ver.di en Allemagne peuvent soutenir leurs collègues dans d'autres pays avec l'appui d'UNI. Notre rôle en tant que fédération mondiale de syndicats nationaux est d'aider les travailleurs à s'organiser partout.

Le panel de la conférence LaborA a souligné la dynamique croissante de la syndicalisation des travailleurs de la technologie, montrant la voie à suivre pour les travailleurs de la technologie désireux de s'organiser pour faire entendre leur voix.