La pandémie entraîne une hausse mondiale de la violence dans les magasins
06.04.22
Un nouveau rapport de UNI Global Union montre que Covid-19 a déclenché une pandémie de violence contre les travailleurs du commerce de détail dans le monde entier.
Le rapport, qui rassemble des données issues d'études syndicales menées dans plus de 20 pays, montre que si la violence des clients à l'égard des employés du commerce de détail était loin d'être rare avant la pandémie, elle a depuis atteint des niveaux alarmants.
Le rapport détaillé d'UNI Commerce, soutenu par Union to Union, explique comment les syndicats réagissent à l'augmentation des abus, de la violence et du harcèlement dans le commerce de détail, en faisant adopter de nouvelles lois, en négociant des mesures de protection et en faisant campagne pour améliorer le comportement des clients.
Les études montrent que les travailleurs du commerce de détail sont les plus exposés lorsqu'ils demandent aux clients de se conformer aux restrictions du Covid-19, comme le port d'un masque et la distanciation sociale. Aux États-Unis, un employé de commerce de détail a même été abattu pour avoir demandé à un client de porter un masque.
Une étude réalisée par le syndicat SDA en Australie a révélé qu'un travailleur sur cinq a déclaré s'être fait cracher dessus ou tousser dessus pendant la pandémie, tandis que 88 % des personnes interrogées dans le cadre d'une enquête du SDA ont déclaré avoir été victimes d'agressions verbales de la part de clients.
Au Royaume-Uni, la violence des clients a doublé depuis la pandémie, neuf employés du commerce de détail sur dix déclarant avoir été victimes d'abus.
Au Japon, les plaintes et le harcèlement déraisonnables ont bondi, les travailleurs attribuant 36 % des comportements abusifs des clients aux conséquences de la pandémie.
Les études montrent fréquemment que les travailleuses du commerce sont les plus touchées par les abus des clients et qu'elles subissent également le harcèlement sexuel. En Finlande, 56 % des travailleuses du commerce interrogées ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel de la part de clients, tandis qu'au Nigeria, 58 % des femmes ont déclaré avoir subi des violences sexistes au travail. Cependant, plus d'un tiers d'entre elles ont déclaré que lorsque les violations étaient signalées, la justice était rarement appliquée.
"Ce rapport montre que dans tous les pays, toutes les régions et tous les continents, la violence à l'encontre des travailleurs du commerce est courante et répandue", a déclaré Mathias Bolton, responsable d'UNI Commerce. "Mais le rapport montre aussi que les syndicats se mobilisent - par des campagnes, par la législation et par les conventions collectives - pour protéger les travailleurs. À UNI Commerce, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour débarrasser le secteur de ce fléau afin que les travailleurs du commerce de détail n'aient jamais à accepter la violence comme faisant partie de leur travail."
UNI appelle les gouvernements à ratifier la Convention 190 de ILO sur l'élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, et à introduire et mettre en œuvre une législation qui protège les travailleurs. UNI appelle également les détaillants à
- Adopter une politique de tolérance zéro pour la violence
- S'attaquer au fléau de la violence fondée sur le sexe
- Consulter et négocier avec les syndicats et
- Prendre des mesures immédiates pour mettre en place les mesures nécessaires à la protection de leur personnel.
Pour les versions anglaises du rapport, voir ci-dessous.
