La KHMU apporte des perspectives internationales à sa toute première conférence politique

L'affilié d'UNI, le KHMU (Korea Health & Medical Workers Union), a tenu sa toute première conférence politique cette semaine à Yangpyong, près de Séoul, afin d'explorer le lien entre l'amélioration des politiques de soins et la croissance des syndicats.

Le coup d'envoi de l'événement a été donné le 29 novembre par la mise en lumière des meilleures pratiques et de la solidarité du monde entier. Des intervenants de l'Organisation internationale du travail, de UNI Global Union et de l'Internationale des services publics (ISP) ainsi que des représentants du syndicat allemand ver.di, de National Nurses United des États-Unis et d'IROREN du Japon ont discuté de l'importance de la coopération transfrontalière et des enseignements tirés des luttes syndicales nationales.

Le séminaire international, auquel ont participé près de 400 dirigeants de la KHMU, a été suivi de deux jours de discussion et de planification autour de l'ambitieux projet d'expansion de l'union de la KHMU.

Pour ouvrir l'événement, la présidente de la KHMU, Sœur Na Sun-Ja, a déclaré :  

"Nous avons une vision claire de l'augmentation des effectifs syndicaux de 200 000 personnes et de la transformation complète de la structure syndicale industrielle d'ici 2030. Nous avons commencé avec 30 000 syndiqués basés dans des syndicats d'entreprise, et maintenant nous avons 80 000 syndiqués dans notre syndicat industriel. 

"L'année prochaine, notre syndicat fêtera le^25e anniversaire de son statut de syndicat industriel. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli, notamment une grève générale de 14 jours et le passage à la semaine de cinq jours sans réduction de salaire."

Kwon Young-Gil, le premier président de la KCTU et Kang Eun-Mi, une élue du Parti de la justice, ont parlé du pouvoir de l'unité et ont apprécié l'effet positif des politiques de la KHMU, comme sa lutte contre la privatisation des hôpitaux.

Jesse Wilderman, coordinateur principal du secteur des soins d'UNI, a présenté comment l'organisation et le renforcement du pouvoir peuvent résoudre les problèmes liés aux soins. Il a également expliqué l'Initiative des investisseurs pour une gestion responsable, soutenue par UNI, qui a mobilisé plus de 130 investisseurs avec plus de 4,4 trillions de dollars d'actifs sous gestion pour plaider en faveur d'une meilleure qualité des soins - y compris des ratios patients/soignants plus bas.

Lors de la table ronde animée par le professeur Kim Yong-Ik, ancien professeur de l'Université nationale de Séoul et ancien législateur du Parti démocrate, le public a entendu comment les lois sur les ratios fonctionnaient au Japon, dans l'État de Californie et en Allemagne. Le professeur Kim a fait remarquer qu'en raison des différences entre les systèmes d'assurance et les systèmes médicaux, les lois sur les ratios ne peuvent pas être facilement transposées d'un pays à l'autre. Cependant, les succès obtenus dans ces autres pays montrent le pouvoir que les syndicats peuvent avoir en Corée du Sud pour influencer les politiques nationales et de santé dans un sens favorable aux travailleurs, aux patients et à leurs familles.

Un taux d'encadrement sûr est particulièrement important en Corée du Sud - et ne fera que devenir plus pressant. Le pays vieillit rapidement et a l'un des taux de natalité les plus bas du monde. Sœur Na a également fait remarquer que cette situation exige que les soignants bénéficient d'une formation appropriée. C'est pourquoi le KHMU prévoit de créer un institut d'éducation syndicale pour les soignants. Le syndicat utilisera ce centre pour former les travailleurs à la fois à de meilleures pratiques de soins, mais aussi à la différence que fait un syndicat.

Avant le début de la réunion politique, les intervenants internationaux ont eu l'occasion de visiter le centre médical d'Asan et l'Assemblée nationale pour rencontrer le législateur Chung Chun-Sook, un partisan inconditionnel de la KHMU issu du Parti démocratique.

Informée par les discussions de cette réunion et forte de la solidarité mondiale, la KHMU rédigera un projet de législation sur les ratios de personnel, en utilisant les meilleures pratiques et les données scientifiques, qu'elle soumettra au gouvernement et à l'association des employeurs l'année prochaine.

Si la proposition du syndicat n'est pas acceptée, la KHMU entamera une grève générale à la fin du mois de juillet. Sœur Na est pleine d'espoir et déclare : "Nous ferons un rapport de notre lutte lors du prochain congrès mondial d'UNI à Philadelphie en août prochain."